VIEILLIR 2
Deux citations me viennent à l'esprit quand je relis l'article vieillir que j'avais laisser ici il y a maintenant 2 ans. L'une est de Jean Cocteau "le verbe aimer est difficile à conjuguer : son passé n'est pas simple, son présent n'est qu'indicatif, et son futur toujours conditionnel." l'autre nous a été laissée par Simone Signoret "le secret du bonheur en amour, n'était pas d'être aveugle mais bien de savoir fermer les yeux quand il faut".
2 ans ont passé ! du temps ! des années, des mois, des semaines des jours et beaucoup de cheveux blancs, des prises de bec, des espoirs et des fatalités et pour faire pencher la balance l'amour des siens. Cet amour qui en prend plein la figure quand fatigué, éreinté par un quotidien difficile on est obligé de penser aux autres, de continuer, de gérer. Un amour que l'on a l'impression de perdre quand en colère contre l'un ou l'autre on en vient à se demander quand tout cela finira et ce foutu verbe aimer au présent qui nous parait dévorant parce que son futur n'a rien de conditionnel car on aime quoiqu'il arrive....
Mais il n'en reste pas moins que le temps nous exténue à devoir toujours ménager les susceptibilités des uns et des autres, à devoir compenser les abandons de certains, à devoir jouer seul des partitions que l'on devrait jouer à plusieurs et on se sent quelquefois prisonnier d'un amour qu'on voudrait voir éteint pour mieux profiter de la vie, pour poser ses valises et avoir le sentiment de vivre un présent et songer que demain nous penserons au passé avec le sentiment d'avoir vécu un peu pour soi, juste un peu....plus !
2 ans ! 2 ans de passé et rien n'a changé ou non la réalité est pire, tout s'est accentué..
Mais il est passé ! Et nos "vieux" sont toujours là ; plus souffrant, plus bancals, plus abîmés et avec plus de défauts, plus d'exigences, plus de besoins car plus de dépendance, d'égocentrisme, d'obstination, et de chantage affectif !
Et nous avons réussi car nous avons fermé les yeux sur beaucoup de choses et pour nous réconforter, pour nous encourager à continuer nous avons réussi à nous poser, juste un instant, pour savourer un regard, quand à l'improviste, parce que nous avions senti qu'il fallait venir vite très vite, un regard s'est fait à notre arrivée plus brillant, plus humide, plus heureux.... nous nous sommes arrêter pour savourer un merci qui, dit dans un souffle avec des trémolos presqu'inaudible pour celui qui ne sait écouter, nous donne la juste valeur du mot amour................. alors la boule au ventre on repart parce qu'il le faut et un sourir se dessine sur nos lèvres à l'idée que demain on les maudira pour ne pas avoir laisser telle ou telle chose se faire et d'avoir pour le coup compliquer un quotidien qu'on avait organisé plus simple. Et on se dit que demain viendra bien assez vite et que pour l'instant on les aime nos "vieux".