Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
C'est pas parce qu'on a rien à dire qu'il faut se taire
11 mai 2012

REMINISCENCE

La peur…

Celle qui, lorsque l’on est enfant, nous fait nous cacher sous les draps, effrayé à l’idée de voir un monstre surgir, celle qui nous tenaille le ventre parce qu’on doit faire signer une interro ratée, celle qui nous oppresse le jour d’un premier examen, d’un concours, le jour de son premier entretien d’embauche, le jour de son engagement. Cette peur qui nous fait trembler à l’idée de mal faire, de décevoir, de se tromper…. 

Mais cette peur n’est rien avant de ne plus sentir son bébé bouger et de  penser que l’on a fait une fausse couche parce qu’on a des saignements, avant que l'on épie sa respiration et qu'on  ne se relève plusieurs fois dans la nuit au point que même sa première nuit nous empêche de dormir ; elle n’est rien non plus, avant que l'on ne doive le confier à une inconnue ou avant qu’il ne se fasse gronder par sa maîtresse et qu’il en soit inconsolable. La peur n’est rien avant l’annonce d’une maladie et  d’une hospitalisation de longue durée quelques jours avant les 4 ans de votre petit garçon. Et là, alors que vous devez confier votre enfant à des professionnels en réalisant votre impuissance à l'aider,  pour conjurer cette peur vous vous répétez en boucle « Tout ira bien, tout ira bien !» et vous essayez d’y croire vraiment. 
Vous pensez, alors, que plus rien ne pourra être aussi angoissant, et vous vivez avec cette peur pendant deux ans,  jusqu’à ce qu’un monsieur en blouse blanche ausculte votre petit bonhomme de 6 ans, et examine ses résultats d’analyses et qu’il ne vous donne son verdict. « Tout est redevenu normal ! Désormais nous nous reverrons dans 6 mois puis si les résultats sont aussi bons, l’année suivant pour une dernière fois. »,  

Et puis les mois passent, sans « boule au ventre ». On pense avoir vécu le plus dure et on pense avoir maîtrisé et appris à relativiser.  On s’habitue, on croit avoir dompté cette peur, l'avoir apprivoisée jusqu’à ce qu’elle réapparaisse ; car  la peur à cela de terrible c’est qu’elle n’est jamais vraiment loin.

Et quelques années plus tard on découvre la peur pour son avenir, la peur que votre trésor ne se trompe d’orientation. Et pour contrer cette peur au lieu de dire «"Je t’aime et j’ai peur" , on hurle « bon sang tu as fait ce que je t’ai dit, tu as cherché, tu as écrit, tu as corrigé, tu as rempli, tu t’es renseignée… Bosses un peu plus, demande, révise, travaille… ». On se répète, on avertit, on conseille, on rabâche, on crie ! 

Et on comprend que, non, on ne s’habituera pas !

Mais on a vieilli, on s’est endurci un peu plus de nos expériences, on raisonne, on discute et l’on se dit que l’on ne peut pas tout maîtriser pour eux, on les surveille, on les guide, on les aime et l'on essaie tant bien que mal de ne plus penser à cette peur !

...

Mais la peur fait partie de la vie puisque nous aimons...L’important est de tout faire pour ne pas l'amplifier et la maîtriser pour profiter de la vie. La peur est une compagnie dont je me serais bien passée,  quoiqu’après coup je m'aperçois qu'elle fait ressurgir une chose trop oublié par l'habitude : l'observation par le petit bout de la lorgnette de ceux que j'aime, sans trop d'ingérence mais juste pour les regarder grandir et apprécier tous les petits moments qui bout à bout font des grands moments d’amour !

Publicité
Commentaires
M
Te voilà désemmurée et j'ai laissé passer l'article ! Tu n'as pas fait assez de bruit.<br /> <br /> en tout cas tu as raison il faut que l'on apprécie tous les petits moments, et que l'on apprenne surtout à relativiser les petits tracas, ça rend la vie plus douce.
Répondre
M
Nana : Du moment que ton banquier ne dit rien ;) :) =) <br /> <br /> Sylvie : Tout à fait ! "La peur n'évite pas le danger" donc autant avancer !<br /> <br /> Santo : Ton com. fait écho à une réflexion que je faisais à mes filles hier à savoir qu'il est toujours normal d'appréhender quelque chose que l'on a jamais fait, la peur est même salutaire car effectivement que serait notre vie si comme tu le dis tout était gagné, réglé d'avance !
Répondre
S
Chouette ! Contente de te relire Fab !<br /> <br /> Ton billet résonne très fort dans la tête et surtout le cœur d'une mère et grand mère novice... (on est toujours novice quelque part) la peur et le doute font partie de la vie et ce, jusqu'à la fin. Si tout était gagné d'avance, acquis, réglé, invariable, définitif, que serait le moteur de notre vie ?<br /> <br /> Plus confortable un temps... et après ?? Serions nous capable de reconnaître "tous les petits moments qui mis bout à bout font des grands moments d'amour"?
Répondre
S
Leur faire confiance voilà le véritable mot, mais c'est plus facile à dire qu'à faire. On tremble dès qu'on les portes et ça nous accompagne jusqu'à ...<br /> <br /> Mais tu le dis très bien, il ne faut pas qu'on passe à coté de "tous les petits moments qui mis bout à bout font des grands moments d'amour". C'est ce qu'on ne doit jamais perdre de vue.
Répondre
N
ah enfin, te revoilà ;) heureuse de retrouver un peu de lecture :)<br /> <br /> Moi j'ai peur de consulter le solde de mon compte en banque tous les fins de mois ; et j'aimerais bien que cette peur s'en aille :)<br /> <br /> blague mise à part, je pense que dès que l'on devient parent, la peur migre vers nos amours et s'intensifie. C'est une bonne chose à condition qu'elle ne nous envahisse pas au point de nous stopper !
Répondre
Publicité
Albums Photos
Archives
C'est pas parce qu'on a rien à dire qu'il faut se taire
Publicité